Saison 2020, Flo et Tom, Montée de la Tournette : Sur un nuage !
Dimanche 6 septembre 2020
Talloires - Sommet de la Tournette
10,4km, 1900 m D+
221 finisseurs (dont 32 femmes)
Flo :
Ahhh la Tournette... Quand je pense à une image apaisante, je m'imagine nager dans le lac d'Annecy, en regardant la Tournette. Tournette que j'ai vu tous les jours depuis la terrasse de mon appartement de jeunesse... J'entends parler de la montée de la Tournette il y a 1an, et le père noël à l'excellente idée de m'offrir l'inscription pour l'édition 2020 ;) Cela fait donc un moment que j'y pense à cette fameuse course!
Coté entrainement, cet été on a fait pas mal de petites grimpettes, puis le KV de Samoens, le triathlon de la madeleine en guise de sortie longue, et une monté du Salève à J-4 plutôt pas mal!
Je vise un temps inferieur à 2h, mais n'ayant jamais fait le parcours, je me base uniquement sur les résultats des années précédentes.
Nous nous échauffons le long du lac à Talloires avec Tom, avant de rejoindre l'aire de départ sur la plage. Nous portons le masque, on se met en ligne. Le départ est donné, nous avons quelques mètres avant la ligne qui marque le départ officiel. C'est parti!
Tom me suit, moi je pars dans l'idée d'être bien positionnée au niveau du classement féminin. Il me semble que je n'aperçois pas de femme devant moi, mais je n'en suis pas certaine. La route s'élève jusqu'au rond point de l'école, et nous avons le droit de retirer notre masque. Je le glisse dans mon sac à dos. En effet, j'ai un petit sac pour les flasques d'eau, puisqu'aux ravitaillements, les bénévoles ne distribuent plus de gobelets.
Nous rejoignons un sentier, nous sommes serrés. Quelqu'un marche sur le bâton de Tom, qui s'énerve, et accélère! Je n'essaie pas de le suivre, il va trop vite pour moi!
Nous retrouvons de nouveau la route, qui continue de grimper.
Au premier ravito de la Sauffaz, on m'annonce 1ère féminine.
Les sentiers sont très agréables, on peut courir. Puis ça grimpe plus sec, et je marche. Je me fais régulièrement rattraper par des hommes.
Parfois le sentier devient plus roulant, et je préfère à certains moments enlever les bâtons et les garder en main pour mieux courir.
Le chalet de l'aulp se profile, 1000m plus haut que le départ. Je le passe en 56min25, je regarde ma montre, et suis satisfaite de voir ce temps s'afficher. Il y a un 2ème ravito, mais je me sens bien, je n'ai pas envie de m'arreter. J'ai bu quelques gorgées d'eau de mes flasques, cela suffit.
Ca monte dru dans les alpages après le chalet de l'aulp, je pousse sur les bâtons. Je me demande si je dois manger un gel, mais tout semble aller, alors je continue...Pour le moment, j'adore cette course, je prends beaucoup de plaisir à avancer, le temps défile vite!
Puis j'ai faim... Mais je me dis qu'il ne reste plus que de la marche rapide, que ça devrait aller, que je sais faire même en ayant l'estomac dans les talons, alors j'attends encore. Le sentier est plus difficile, les pierres roulent, c'est parfois glissant. Je commence à avoir froid aux mains. En effet, le brouillard englobe le sommet.
Je regarde ma montre, on est à a peu près 1h30 de course, mais cette fois je prends la décision de prendre un gel. Je galère avec les bâtons, j'avale tant bien que mal 2 gorgées de gel, essai de continuer avec le gel à la main, le fais évidemment tomber, je le ramasse, je le mets dans ma poche de sac, tout en essayant de ne pas crever les yeux de mon poursuiveur... C'est quand que la potion magique fait effet, façon asterix qui file à toute vitesse après sa ration de boisson magique?? J'attends l'effet espéré, mais c'est pas fulgurent. Je passe un comptage intermédiaire... Je regarde ma montre : 1h37. C'est le temps de la vainqueur de l'an dernier. Et moi il me reste encore tout ça à monter!?!? J'ai envie de demander à tous les gens qui m'entoure, coureurs, randonneurs : "C'est quand qu'on arrive?? Combien de temps?? 10 min? 20??", mais je m'abstiens, j'essaie de rester concentré et d'avancer.
Une dame dit à son fils de lui laisser ses bâtons, car il ne reste plus que de la rocaille. Comment ça il laisse ses bâtons???
Je vois des gars devant moi poser effectivement leurs bâtons sur le coté avant d'attaquer les parties "escalade", ou les chaines sont de rigueur. Je garde mes bâtons. Puis je les pose aussi plus loin, sur un tas déjà bien formés. C'est assez dur, je ne suis pas très à l'aise. Les premiers coureurs redescendent en nous encourageant. Puis ça y est, c'est l'arrivée, Tom m'attends sur le coté du chemin et m'encourage.
J'ai gardé ma 1ère place, je finis en 1h52:36. Je suis très contente! Très contente de mon temps également, même si j'ai perdu pas mal de temps dans la 2ème partie de montée. En effet, la plupart de coureurs ont mis moins de temps dans cette 2ème partie, alors que moi je mets autant de temps (56'11). J'avais 3'50 d'avance sur la 2ème fille au chalet de l'Aulp, et cet écart s'est réduit à 2min à l'arrivée. J'ai bien fait de partir vite au départ, dans cette 1ère partie plus à mon avantage, par rapport à la 2ème portion plus raide.
Nous redescendons rapidement car il fait froid, le brouillard est monté avec nous. Nous apercevons des chamois sur les crêtes. Je redescends avec Anaïs, qui est arrivée 3ème aujourd'hui, mais qui m'a bien battue lors des cross hivernaux! Puis je continue la descente en discutant canicross avec un autre participant. J'atteins le chalet de l'Aulp et rejoins Papa!
Le ravito est composé de crozet, jambon, reblochon et tarte aux abricots. Je monte sur le camion podium, on reprend un chocolat chaud pour tenter de se réchauffer. La descente avec Tom est moins fraiche qu'en fin de matinée, ouf!
Puis on retrouve de nouveau Papa et Oliv à Talloires pour l'aprem!
Merci Oliv pour ce beau cadeau!!
Tom :
Quand je pense à une image apaisante, je pense à...
Bah en fait je crois que je ne pense jamais à une image apaisante ! L'apaisement ça ne doit pas être mon truc...
Comme au matin du triathlon de la Madeleine, je suis en forme. Mais vais-je craquer sur la fin comme sur ce triathlon...?
Je n'ai jamais monté un tel dénivelé en une seule fois... Je sais juste que j'ai suffisamment de vitesse pour finir dans le premier quart si je ne craque pas.
Flo est rapide sur les pentes "faibles", comme sur le premier quart de la course, et elle a de l'expérience sur ce type de courses. Elle a fait plusieurs fois l'UMS, les championnats de France de courses de montagnes et autres KV. Je décide donc de partir sur le même rythme que Flo au début. Cela me permet d'être certain d'être rapide et de ne pas me cramer.
Mais il y a beaucoup de monde autour de nous, des fans du blog certainement !? Je n'aime pas ça... Puis celui de derrière me marche sur le bâton ce qui me tire fortement sur l'épaule gauche, celle qui a connu des arbres et des chutes à VTT !
A l'arrivée, j'ai discuté avec lui, il est très sympa. C'est un ancien triathlète de l'équipe de France, 3ème à l'Embrun Man tout de même, 31minutes au 10km... Il remettait sa flasque qui tombait et c'est la qu'il a marché sur mon bâton.
Oui, mais à ce moment là, je suis énervé de ce monde et de ce type qui marche sur mon bâton. Alors, je commence à doubler et à monter comme je le fais au Salève (sauf qu'au Salève ça dure entre 30min et 35 min et que je double des randonneurs!). Je poursuis sur ce rythme un moment jusqu'à me retrouver environ avec 20 places de mieux et enfin presque seul. Je reprends alors un rythme plus lent en me disant : "Ne te fais pas doubler, tu restes là !" Enfin à cette place ! Euh...cette position plutôt... Bref vous avez compris que je ne veux pas m'arrêter ici ou dans une position à la con mais simplement ne pas me faire doubler !
Jusqu'à mi-course, au chalet de l'Aulp, je ne me fais doubler qu'une seule fois, lorsque je décide de m'alimenter et que je me bagarre avec ma banane (pas le fruit mais le truc autour de la taille). D'ailleurs les trailers disent ceintures pour faire moins ringard que banane, mais c'est une banane... Sauf que ma flasque se débat pour ne plus retourner dedans !
Au chalet de l'Aulp, je suis satisfait de ma course jusqu'ici. Je n'oublie pas de m'alimenter et de boire toutes les 30minutes. La pente devient plus raide, j'arrête de courir, j'aurai couru jusqu'à mi-course.
Maintenant, je ne pense plus qu'à une chose : pousser sur mes bâtons! Et ça fonctionne, je gagne des places...
Je parviens à finir sur un rythme correct sans me faire doubler. "Allez! pousse sur ces bâtons! Au prix qu'ils coutent faut bien qu'ils servent!"
Sur la fin je rattrape même un groupe mais il m'est impossible de les doubler en raison de passages typés escalades avec chaines! Certains randonneurs descendent entre le groupe et mon passage, je resterai ou je suis mais ça me va bien.
J'arrive donc très satisfait. Je le suis encore plus quand j'apprends que je suis 24ème en 1h43'53". Puis en plus je vois Flo arriver première femme ! Bravo !
Bon bah maintenant faut tout redescendre !
Sans téléphérique, ni VTT, ni ski, ni parapente...
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